Printemps médiocre, conditions climatiques qui ont saccagé les cultures... Le secteur des fruits et légumes a souffert cette année d'une météo défavorable. Conséquence : les retards dans la production ont provoqué une flambée des prix dans les rayons et sur les étals des marchés.
« Par rapport à l'été 2012, le prix moyen des fruits a augmenté de 14 % et celui des légumes de 17 %. Le prix moyen des légumes rejoint ainsi celui enregistré en 2008, année de mauvaises récoltes. Et celui des fruits devient le plus haut jamais enregistré », relève le dernier rapport de l'observatoire sur le prix des fruits et légumes de Familles Rurales, publié mardi 13 août.
Le prix moyen d'un kilo de fruits atteint ainsi 3,78 € et 2,21 € pour un kilo de légumes. Ce sont la courgette (+ 32 %), la poire (+ 31,4 %) et la pomme (+ 30,4 %) qui présentent les hausses les plus fortes.
Toujours plus cher que les produits conventionnels, les fruits et légumes bio suivent néanmoins une évolution quasi identique : Le prix moyen d'un kilo de fruits bio s'élève à 6,41 € cette année (+ 19 % par rapport à 2012), et celui de légume bio à 3,83 € (+15 %).
Comme les années précédentes, c'est sur les marchés que l'association observe les prix les plus élevés : 55,24 € pour un panier de 16 kilos (panel de 16 produits). Ce sont dans les hard-discount que les prix sont les plus bas : 43,05 € contre 51,57 € en hyper et supermarchés.
Face à cette envolée des prix, Familles Rurales constate que les grandes et moyennes surfaces proposent de plus en plus de fruits et légumes importés à prix bas : « sur un panel de 16 produits, 10 provenant de l'étranger sont moins chers que leurs équivalents français cette année ». Ils étaient 8 en 2012, 7 en 2011 et 5 en 2010.
« J'ai l'impression que la grande distribution se fournit en produits étrangers pour négocier à la baisse les prix français, estime Thierry Damien, le président de Familles Rurales. En tant qu'association de consommateurs, nous nous préoccupons évidemment du niveau des prix en rayon, mais ce ne doit pas être un argument pour casser une filière ! »
Xavier Beulin (FNSEA) demande un « grand débat » sur les prix
Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a réclamé mardi un « grand débat de fond » entre producteurs, distributeurs et consommateurs sur les prix des produits agricoles et alimentaires, estimant qu'il n'est « plus tenable » de produire en France, face aux attentes de consommateurs « bipolaires » sur la qualité et les prix.
Les prix des fruits et légumes, a estimé M. Beulin sur France Bleu Périgord, « aujourd'hui reflètent une situation de marché, qui est rendue difficile par un printemps et un début d'été froids, humides, donc une production plutôt en baisse ».
Mais le consommateur, a observé le président de la FNSEA, « est un peu bipolaire. On voudrait, au fond, la qualité française, les contingences environnementales et sociales françaises, et on voudrait avoir un prix mondial. Ca n'est plus tenable ».
« Il faut vraiment que nous ayons un débat de fond (...) entre les producteurs d'un côté, les metteurs en marché, parmi lesquels notamment la grande distribution, et les consommateurs, pour savoir finalement si on n'est pas tombé à un tel niveau de rémunération des produits agricoles et alimentaires que ça devient impossible de produire en France », a ajouté M. Beulin. « Il va falloir qu'on se mettre d'accord sur ce qu'on veut de l'agriculture, et ce qu'on veut aussi de l'alimentation », a-t-il conclu.
La grande distribution accroît ses marges (Modef)
Régissant à l'enquête de Familles Rurales, le Modef convient, mardi dans un communiqué, que la hausse des prix au détail des fruits et légumes « coïncide avec les mauvaises conditions climatiques ».
Mais le syndicat pointe aussi « l'augmentation des marges et des prix de la grande distribution ».
A télécharger : L'observatoire des fruits et légumes, été 2013
ce n'est qu'une remise à niveau !
mercredi 14 août 2013 - 00h05
depuis de nombreuses années les prix des fruits et légumes étaient trop bas , alors aujourd'hui , avec cette météo bizarre cela remet les pendules à l'heure et ne fait que ramener les prix à un niveau normal ,forcément cela semble dur aux consommateurs qui étaient habitués à avoir des prix souvent très bas et même parfois au dessous du prix de production . Avec cette situation , ce sont encore les gens de la grande distribution qui vont faire des marges plus importantes en important encore plus et en faisant baisser les prix des produits FRANCAIS , ce qui va mettre encore plus les producteurs en difficultés que d'habitude , surtout que nos charges ne vont pas en diminuant (salaires et charges sociales beaucoup plus élevés que nos concurrents pourtant Européens ) !!!!